Cette semaine, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a rendu ses conclusions annuelles sur le marché mondial de l’électromobilité. Parfois encourageantes, parfois plus inattendues.

Parmi les chiffres significatifs, il y a d’abord le nombre total de voitures électriques (VE) en circulation dans le monde : 2 millions. C’est peu, extrêmement peu, au regard d’un parc automobile mondial qui, lui, atteint 1,7 milliard d’unités. La Chine reste de loin, de très loin, le premier marché mondial de l’électromobilité. Les simples scooters électriques sont au nombre de 200 millions, soit 100 fois que la totalité du parc mondial de VE ! Même constat pour les bus, déjà à plus de 300 000 unités.

En Europe, certains marchés s’avèrent néanmoins très porteurs : la Norvège, par exemple, voit sa part de VE portée en 2016 à 29%. La performance est aussi significative que l’écart est important avec les deux marchés suivants les plus performants : les Pays-Bas et la Suède, lesquels s’attachent pourtant d’honorables 6,4% et 3,4%.

Et demain, que sera l’électromobilité ?

Les prévisions de l’AIE sont encourageantes mais restent faibles : 20 millions de VE vendues dans le monde en 2020, entre 40 et 70 millions en 2025. En résumé, la courbe de croissance de l’électromobilité n’a pas encore décollé (sauf en Chine) mais devrait afficher, ensuite, une croissance exponentielle.

Suffisant ? Pour les constructeurs, probablement. Ces ventes de VE viendront fortement soutenir celles de véhicules thermiques. Toutefois, tant que ce ne sera pas l’inverse, c’est le climat mondial qui en paiera, une fois encore, la lourde addition. A ce titre, pour se préserver d’une augmentation des températures de seulement 2°, il faudrait atteindre 600 millions de VE à l’horizon 2040.

Un objectif, de multiples pistes pour l’électromobilité

Pour y parvenir, le champ des possibles est encore très ouvert. Il existe trois axes très prometteurs. Il y a tout d’abord l’offre constructeur. Elle doit considérablement s’élargir et donc se démocratiser. Il y a ensuite le réseau des points de charge, dont le maillage territorial est déterminant. Le réseau de superchargeurs Tesla progresse notamment à grande vitesse. Les stations de recharge couvrent aujourd’hui presque l’ensemble du territoire français : 99% de la population métropolitaine vit désormais à moins de 130 km d’un superchargeur, en faisant un exemple à suivre.

Lire également :  Pourquoi il ne faut pas essayer la Nissan Leaf ?

Enfin, dernier axe de développement du VE : les incitations publiques. En France, a Paris, les bornes Autolib sont ouvertes à la charge de n’importe quel VE. Amsterdam offre la pose de stations de recharges partout où la nécessité citoyenne en est avérée. L’achat en nombre de VE par des collectivités est également un levier intéressant : Los Angeles, Seattle, San Francisco et Portland se sont par exemple associées pour des achats groupés. La commande pourrait porter sur 110 000 VE. La sortie américaine du Traité de Paris ne touche (heureusement) pas tous les États-Unis.

A lire également

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *