Pour beaucoup, l’idée d’une usine Tesla en France paraît improbable. En effet, en discutant avec différentes relations internationales, que ce soit en Inde ou aux États-Unis, la France semble un pays improbable sur le plan politique pour y installer une telle usine. Pourtant, on peut se demander si le récent sommet entre Emmanuel Macron et Elon Musk, CEO de Tesla, pourrait changer la donne. Et si la rencontre entre ces deux figures de proue ne débouchait pas sur une production de voitures électriques, mais sur quelque chose d’autre : le stockage d’énergie.
L’essor du stockage d’énergie, un enjeu stratégique
Tesla est en effet bien plus qu’une entreprise de voitures électriques. C’est une entreprise d’énergie. Outre les véhicules, Tesla développe des batteries pour le stockage d’énergie à grande échelle. L’une des plus grandes installations de ce type en Europe, alimentée par 78 Megapacks Tesla, peut être observée ici :
Harmony Energy, la société en charge du projet, affirme que ces Megapacks utilisent des batteries lithium fer phosphate (LFP), reconnues pour leur sécurité et leur longévité.
Pourquoi est-ce important ? Le stockage d’énergie va devenir stratégique à mesure que nous progressons vers une énergie 100% renouvelable. Les sources d’énergie renouvelable comme le solaire et l’éolien sont intermittentes par nature. Pourtant, nous avons besoin d’énergie constamment. Des solutions de stockage efficaces sont donc nécessaires pour capter l’énergie produite lorsqu’elle est abondante et la libérer quand elle est nécessaire.
Les réussites du stockage d’énergie en France
La France a déjà montré son intérêt pour le stockage d’énergie, en particulier dans les départements et territoires d’outre-mer (DOM-TOM). L’appel d’offres réussi pour la mise en place de photovoltaïque et de stockage dans les îles françaises va se traduire par l’installation de 57 MW de PV, jumelés à 42 MW / 84 MWh de stockage à un tarif moyen de 98,6 €/MWh.
Akuo Energy est sorti grand vainqueur de cet appel d’offres 2019 pour les systèmes non interconnectés français, remportant plus de capacité que tout autre développeur. Au total, environ 42 MW / 84 MWh de systèmes de stockage d’énergie seront déployés aux côtés de ressources photovoltaïques sur différentes îles françaises. Akuo Energy à lui seul déploiera plus de 18 MW de capacité de stockage. Ces systèmes devraient être opérationnels d’ici fin 2022.
Vers une future usine Tesla en France qui produirait des batteries de stockage ?
L’implantation d’une usine Tesla en France pourrait donc prendre une direction inattendue, axée sur la production et le stockage d’énergie plutôt que sur la fabrication de voitures électriques. Au vu de l’intérêt croissant de la France pour les solutions de stockage d’énergie, notamment dans les DOM-TOM, et du savoir-faire de Tesla en la matière, une telle collaboration pourrait s’avérer fructueuse.
Cela pourrait en outre contribuer à diversifier l’économie française, à soutenir la transition énergétique du pays et à créer de nouveaux emplois dans un secteur d’avenir. Il reste à voir si les discussions entre Emmanuel Macron et Elon Musk aboutiront à une telle initiative. Quoi qu’il en soit, l’idée que l’usine Tesla en France pourrait ne pas produire de voitures électriques, mais se concentrer sur le stockage d’énergie, donne matière à réflexion.
La Gigafactory Tesla en France, bientôt une réalité ?

L’Industrie Européenne en Question
L’industrie en Europe, particulièrement en France, est à un tournant crucial. Le Dr. Maximilian Holland souligne : « La question est très complexe. Je pense que les progrès déjà réalisés dans les Hauts de France sont positifs. Il existe toujours une base industrielle quelque peu existante et saine en France. » Néanmoins, il admet que l’Europe est en retard par rapport à l’Asie en matière de puissance industrielle. Selon lui, le principal défi actuel réside dans la crise énergétique, avec des prix de l’énergie en Europe parmi les plus élevés du monde, un obstacle sérieux à la compétitivité industrielle.
Les défis d’une Gigafactory en France
La question de savoir si la France est le bon endroit pour la prochaine usine « Gigafactory » de Tesla est débattue. Alex, spécialiste de l’industrie, exprime des doutes : « C’est difficile à dire et nous pourrions tous nous tromper, mais je crois que d’autres endroits sont mieux adaptés. » L’argument principal semble être la compétitivité coût-énergie de la France par rapport à d’autres régions.
La Russie et l’Europe de l’Est comme Alternatives ?
Le Dr Able Lawrence MD DM propose une perspective différente, comparant la situation française à celle de la Russie et suggérant que l’Europe de l’Est pourrait avoir un meilleur avenir industriel, malgré les problèmes d’accès aux marchés en dehors de l’Europe.
L’Inde, Une Opportunité pour Tesla ?
La perspective de construire une usine Tesla en Inde est également avancée. Le Dr Lawrence fait valoir que « Si l’usine Tesla est construite en Inde, l’Inde achèterait plus de Teslas que la France ». En dépit des droits de douane élevés et d’une TVA de 48% en Inde, la taxe sur les véhicules électriques n’est que de 5%, ce qui pourrait rendre une Tesla fabriquée localement compétitive par rapport aux voitures de luxe allemandes.
Le Point de Vue d’Eva Fox
Eva Fox, journaliste experte de Tesla, tempère les attentes concernant une Gigafactory en France : « Avec l’état actuel des choses, à court terme, je pense que Giga France est irréaliste. » Cependant, elle ouvre la porte à une possible évolution suite à une récente rencontre entre Elon Musk et Emmanuel Macron qui « pourrait avoir apporté des ajustements dont nous n’avons pas encore connaissance. »
Synthèse
La possibilité d’une Gigafactory Tesla en France dépend de nombreux facteurs, dont la santé de l’industrie locale, les coûts énergétiques et la politique gouvernementale. La situation est complexe et la concurrence internationale est rude. Des alternatives comme l’Europe de l’Est ou l’Inde présentent des atouts, mais aussi des défis. Le débat reste ouvert.
L’expression « nous avons besoin d’énergie constamment » est imprécise et trompeuse.
Quand on souligne, à tort, que le solaire et l’éolien sont intermittent au lieu de préciser qu’ils sont de production variable on fait la même erreur que si on disait que nous avons un besoin d’énergie intermittent malgré qu’elle serait plus juste que « constamment ».
Le besoin varie dans une très large proportion a diverses échelles. Sur la plus courte des périodes de variation c’est de 34 GW à quatre heure ce matin, à 49 GW à midi par exemple aujourd’hui, soit 44% de plus en milieu de journée. Ensuite on a les écart à l’échelle de la semaine avec les WE chomés, et les cycles annuels saisonnier ou l’on peut passer du simple au double dans le cas d’un hiver rigoureux.
On peut ainsi justifier le besoin de stocker plus facilement et plus subtilement en mettant en lumiere qu’il y a des besoins de stockage différents dont certains portent sur la notion de volume, d’autre sur la notion de durée du stockage, d’autre encore sur la fréquence du stockage, avec toutes les combinaisons possibles de ces trois exigences qui ne s’excluent pas mutuellement.
Mais dans tous les cas, il faut rappeler le préalable au stockage : On ne stocke que ce que l’on a EN TROP. Il en découle qu’avant d’envisager de stocker il faut produire, car bien souvent j’ai constaté que certains se désolent que l’on ne dispose pas de moyen de stockage, d’autres que l’électricité ne se stocke pas (ce qui est faut bien sùr puisque l’on sait transformer toutes les formes d’énergie dans n’importe quelle autre et que certaines de ces formes se prêtent au stockage), alors que nous sommes encore loin d’avoir atteint le minimum à produire pour se retrouver excédentaires.
Vous avez entièrement raison ;
Je vais ajouter, et je pense que vous serez d’accord, nous avons un mix énergétique basé essentiellement sur le nucléaire (difficilement pilotable rapidement) secondé par des énergies aléatoire (solaire, éolien) ainsi que d’autres énergies a la mise en oeuvre rapide (fossile, hydraulique).
Ces dernières servent à réguler la tension du réseau en fonction de la demande.
Tel un lac que l’on va remplir ou vider pour produire le courant en demande, j’accueille avec bienveillance l’idée de stockage sur batteries qui a aussi un excellent rendement.
Si on pouvait se passer de gaz pour répondre aux besoins, nous serions gagnant sur le plan environnemental et financier.