Au même titre qu’un casino belgique peaufinant chaque détail pour captiver ses visiteurs, Tesla mise sur l’alliance entre haute technologie et loisir pour redéfinir ce que l’on attend d’une voiture. Depuis la première mouture de « Tesla Arcade » en 2019, l’écran XXL des Model S, 3, X, Y et désormais Cybertruck s’est mué en console de salon, transformant le temps de charge ou les pauses sur la route en véritables sessions de jeu. Découvrez comment Tesla procède pour rendre ses voitures aussi divertissantes que des jeux de casino en ligne.
Un processeur de salon caché sous le tableau de bord
La transition s’est opérée en coulisses grâce à l’arrivée d’un APU AMD Ryzen épaulé par un GPU RDNA 2 flirtant avec les 10 téraflops. Pour situer, c’est la même enveloppe de puissance qu’une PlayStation 5. Déployée d’abord sur les Model S et X rafraîchis en 2022, puis généralisée aux Model 3 Highland et au Cybertruck, cette plateforme homogène ouvre la voie à des jeux qui demandent beaucoup de ressources technologiques tels que Fortnite, Rocket League ou Baldur’s Gate 3. Ce modèle est également compatible avec le retour très attendu d’un SteamOS embarqué actuellement en test dans la mise à jour logicielle du 14 juin 2025.
Tesla Arcade : un catalogue qui grossit à vue d’œil
Longtemps limité à des titres indépendants comme Cuphead ou Stardew Valley, le kiosque maison a pris de l’ampleur avec un partenariat signé en 2024 avec Google. Et le résultat parle de lui-même : 75 jeux jouables accessibles directement via YouTube, sans installation complète. Le logiciel se met en cache à la volée, puis disparaît une fois la partie terminée. Les passagers peuvent même reprendre une session entamée sur smartphone ou tablette, grâce à un système de continuité assuré par le cloud.
Dans le même temps, plusieurs studios optent pour des portages natifs affinés aux contraintes de Tesla OS. En effet, Monument Valley II, Among Us ou plus récemment Hades bénéficient d’une optimisation tactile et d’un affichage 16:9 parfaitement adapté à l’écran 17 pouces. Les données internes évoquent un temps moyen de jeu de 20 minutes sur borne Supercharger et un taux d’engagement de l’ordre de 60 %.
Contrôles et ergonomie : repenser le cockpit
Le concept du volant-manette, popularisé avec Beach Buggy Racing, reste un clin d’œil amusant, mais les joueurs chevronnés préfèrent désormais brancher leurs manettes Bluetooth. DualSense, Xbox Controller ou 8BitDo sont reconnus nativement, tandis qu’un nouveau hub USB-C de 65 W installé dans la console centrale autorise la recharge simultanée de deux contrôleurs et d’un casque.
La surcouche « Tesla Gaming UI », arrivée début 2025, ajoute plusieurs raffinements :
- Profil joueur : sauvegardes, statistiques et trophées synchronisés.
- Pause automatique : la partie se met en veille dès que la voiture quitte le mode « Park ».
- Picture-in-picture : suivi d’un match ou d’une série Netflix dans un coin de l’écran pendant la session de jeu.
Sécurité avant tout : un verrouillage strict
Aucun titre n’est accessible au conducteur lorsque le véhicule roule ; seuls les passagers arrière peuvent continuer sur les modèles équipés d’un écran secondaire. Des capteurs vérifient en permanence la présence des mains au volant ; la moindre tentative d’interaction déclenche la suspension immédiate du jeu. En Europe, la réglementation impose également de pouvoir rejoindre l’interface véhicule en moins de cinq secondes. Tesla a donc ajouté un double tap sur un bouton du volant pour sortir instantanément d’une partie.
Un modèle économique en pleine construction
Jusqu’ici, la plupart des jeux étaient offerts via les mises à jour OTA. 2025 marque un tournant décisif avec le lancement d’un Tesla Game Pass à 4,99 €/mois : une quarantaine de jeux premium en rotation, des bonus exclusifs et, pour les développeurs, un partage de revenus 70/30 comparable aux stores mobiles. Les studios intéressés doivent toutefois répondre à des critères stricts de performance thermique et d’adaptation tactile.
Effet domino sur l’industrie automobile
Mercedes, BMW ou Hyundai expérimentent déjà Android Automotive, mais aucun n’a poussé le divertissement embarqué aussi loin. Pour Tesla, chaque minute sur une borne de recharge devient une occasion de monétiser l’attention. À l’heure où la conduite autonome de niveau 4 approche, l’habitacle devient un espace hybride dédié au jeu, au streaming et au travail léger. Tesla teste même une bande passante Starlink dédiée afin de garantir un streaming 4K stable en déplacement.
Que nous réserve la suite ?
Plusieurs pistes sont déjà en recherche et développement :
- Réalité mixte : superposition d’éléments de jeu et d’informations de conduite directement sur le pare-brise.
- Multijoueur local : deux Tesla stationnées côte à côte pourraient bientôt se connecter en Wi-Fi direct pour des parties LAN improvisées.
- Abonnement familial : synchronisation des profils entre véhicules et applications maison, pour reprendre une partie dans son salon puis la continuer en voiture.
Reste l’impact énergétique : une session AAA consomme environ 400 W, soit près de 2 km d’autonomie perdus par heure de jeu. Tesla peaufine donc la gestion thermique : dès que le GPU franchit le seuil des 70 °C, la luminosité baisse, l’éclairage intérieur passe en mode éco et un circuit de refroidissement liquide se déclenche.
Conclusion
En combinant puissance de calcul, mises à jour à distance et réflexion fine sur l’ergonomie, Tesla érige la voiture en véritable centre de divertissement roulant. L’expérience ne se limite plus à conduire. En effet, elle englobe le jeu vidéo, le streaming et, demain, la réalité mixte. Pour l’automobiliste, c’est la promesse de transformer chaque pause en moment ludique. Pour Tesla, c’est un levier de fidélisation aussi déterminant que l’accélération ou l’autonomie. Bref, l’ère où la voiture ne faisait que transporter touche à sa fin : place au véhicule-plateforme, capable d’amuser, de surprendre et surtout de connecter ses occupants à leur univers numérique.
