Il y a quelques mois, j’ai pris la décision de plonger dans l’expérience Full Self-Driving (FSD) de Tesla. Mon véhicule, un Model Y 2024 équipé du Hardware 4, est devenu mon laboratoire de conduite. Il est important de noter que ce témoignage reflète mon expérience en tant qu’utilisateur aux États-Unis, où le système FSD est largement déployé. Durant cette période, j’ai parcouru un peu plus de 5 500 miles (environ 8 850 km) en utilisant le FSD de manière quasi exclusive, dans un éventail d’environnements, de la banlieue paisible aux artères urbaines congestionnées.
Après trois mois de cette cohabitation technologique intense, voici mon témoignage, sans filtre, sur ce que cela signifie vraiment d’avoir un « chauffeur robotique » à ses côtés.
👍 Le Côté Lumineux : Un Chauffeur Personnel et Moins de Stress
1. L’Expérience Chauffeur : La Nouvelle Norme
Le meilleur de la FSD ? Quand elle fonctionne parfaitement. Et c’est le cas 99,9% du temps. En mode « Chill », l’expérience est tout simplement bluffante. On a littéralement l’impression d’avoir un chauffeur personnel. Le système gère les accélérations, les freinages et les changements de voie avec une souplesse et une efficacité qui vous font vite oublier la corvée de la conduite quotidienne. Je me suis surpris à me détendre, à observer le paysage, là où, auparavant, j’étais crispé sur le volant.
2. Une Fatigue du Conducteur Drastiquement Réduite
C’est là que le FSD se révèle être un véritable atout bien-être. Les tâches répétitives et monotones de la conduite, en particulier dans les embouteillages ou sur les longs trajets autoroutiers, sont prises en charge par la voiture. En conséquence, je suis beaucoup moins fatigué et stressé en arrivant à destination. Mon niveau d’alerte reste élevé – car l’intervention est toujours nécessaire – mais la fatigue physique et mentale liée aux ajustements constants de la conduite disparaît.
👎 Le Côté Ombre : Rigidité et Erreurs de Trajectoire
1. Les Glissements de Voie Occasionnels
Même si le FSD est globalement doux, il présente parfois des incertitudes. J’ai noté que le système peut lutter avec la gestion des voies, créant des situations potentiellement dangereuses. La voiture a tendance à dériver légèrement ou à hésiter entre les lignes, ce qui est particulièrement flagrant lorsqu’elle essaie de choisir la bonne voie pour s’aligner en vue d’un virage à gauche. On sent alors une incertitude, un flottement qui nous oblige à rester sur le qui-vive.
2. La Dictature de l’Itinéraire GPS
Voici l’un de mes principaux griefs quotidiens. Le FSD suit toujours strictement l’itinéraire initial suggéré par le GPS, sans jamais dévier ou apprendre des préférences de l’utilisateur.
Par exemple, pour mon trajet domicile-travail, il choisit par défaut l’autoroute. N’importe quel être humain qui connaît la région sait que cette autoroute est, le matin, envahie de camions bennes mal bâchés provenant de la carrière de gravier locale. Le risque de dommages corporels causés par des débris volants est important. L’itinéraire local alternatif ne prend que trois minutes de plus, mais il est infiniment plus sûr et serein. Le FSD devrait pouvoir apprendre mes préférences ou me permettre de définir mon propre itinéraire pour éviter de tels désagréments.
💀 Le Côté Glacial : L’Imprévisible et l’Alarmant
Un Soubresaut de Peur : L’Incident de la Barrière
Si le FSD est souvent génial et d’une fluidité impressionnante dans 99% des scénarios de conduite quotidiens (y compris les manœuvres complexes et la gestion des ronds-points), il lui arrive, une fois de temps en temps, de faire quelque chose de complètement imprévisible et franchement alarmant. Ces moments sont rares, mais leur gravité est telle qu’ils vous rappellent avec force que vous n’êtes pas dans un robotaxi.
L’incident le plus marquant s’est produit près de chez moi. Les travaux publics avaient bloqué la bretelle d’accès à l’autoroute avec une simple clôture à mailles de chaîne. Que fait le FSD ? Il n’a pas réussi à reconnaître l’obstacle et, pire encore, a commencé à accélérer vers elle ! J’ai dû prendre le contrôle au tout dernier moment pour éviter une collision certaine.
Cet événement a été un électrochoc. Il souligne l’importance vitale de la vigilance. Le fait que ce type d’« angles morts critiques » puisse se produire, même avec une faible fréquence, me confirme que ce système reste de niveau 2 – une aide à la conduite sophistiquée – et qu’il n’est absolument pas prêt pour la conduite autonome complète sans surveillance.
Mon Bilan : Impressionnant, mais Inachevé
Après 5 500 miles, mon verdict est clair : le FSD de Tesla est impressionnant et a le potentiel de rendre nos routes beaucoup plus sûres en réduisant les erreurs dues à la fatigue humaine. C’est une technologie qui fait déjà partie intégrante de ma conduite.
Cependant, il n’est pas parfait. Il exige une attention totale et constante pour gérer les rares, mais potentiellement critiques, situations limites.
Si vous envisagez le FSD, préparez-vous à une expérience de conduite qui sera à la fois révolutionnaire par sa fluidité et son confort, mais aussi imprévisible par ses caprices occasionnels. C’est une technologie passionnante, mais qui vous oblige à garder les mains près du volant et l’esprit plus alerte que jamais.
Note sur l’Évolution : Il faut garder à l’esprit que ce système est un logiciel qui évolue sans cesse via des mises à jour régulières. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus dans un mois, ce qui rend l’expérience d’autant plus fascinante.
Ce témoignage est basé sur l’expérience personnelle d’un propriétaire de Tesla Model Y (Hardware 4) utilisant le Full Self-Driving (FSD) aux États-Unis sur une période de trois mois intensifs.
