Aux États-Unis, un rapport met le doigt sur un point important, concernant le renouvellement des flottes, avec des véhicules électriques, pour les services de police. En effet, ceux qui veulent passer à l’électrique n’ont, finalement, que peu d’options à leur portée. Une difficulté supplémentaire pour l’ambition projetée par le président Joe Biden, qui souhaite accélérer la transition durant son mandat.

Un exemple avec la police de la ville de Spokane

Situé dans l’État de Washington, sur la côte ouest des États-Unis, les représentants de la loi de la ville de Spokane envisagent l’utilisation de véhicules électriques (VE). A cette fin, le service a effectué quelques essais avec deux Tesla Model Y. A l’issue de ce test, les impressions des agents ont été recueillies par le journal local, le Spokane Spokesman-Review. Et celui-ci rapporte que les voitures ont fait l’objet de “cinglantes critiques« . 

En cause ? Le modèle Y qui serait trop petit pour accueillir, avec le minimum de confort requis, l’agent chargé de passer un moment au volant. Et surtout, budgétairement parlant, trop onéreux pour être converti en véritable véhicule de patrouille. Et notamment l’arrière, qui doit accueillir les personnes appréhendées dans le cadre des activités de police.

La raison ? Principalement, du fait du constructeur, Tesla, qui ne commercialise pas de modèles de série ou de “packages d’usine” prêts à l’emploi. Ici, il a donc fallu créer de toute pièce tout l’équipement indispensable. Le rapport mentionne, par exemple, une barre de poussée avant et une “cage de prisonnier”, comme on en trouve sur les modèles de police standards.

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Cette intervention a eu bien évidemment un coût élevé (on parle d’environ 30k $) pour équiper le Model Y aux “normes” de la police. Et cela vient s’ajouter au prix du VE pour le travail de la police. Par comparaison, et toujours selon le même rapport, ce genre d’intervention coûte entre 8k à 15k $ pour les modèles plus traditionnels.

Qu’en est-il ailleurs ? 

Photo d'un véhicule de police suisse, de marque Hyundai Kona Electrics

Depuis plusieurs années déjà, les annonces se multiplient, concernant la présence ou l’acquisition de VE au sein des différents services de police. Ainsi, les experts ont relevé quelques apparitions, principalement sur la côte ouest d’ailleurs, comme une BMW i3 au célèbre LAPD, ou l’utilisation d’un Nissan Leaf à Seattle. Même si la Grosse Pomme n’est pas en reste, avec l’acquisition de plusieurs VE des marques Tesla et Ford au NYPD.

Et en dehors des États-Unis,  on note, par exemple, la présence de Kona Electrics, de la marque coréenne Hyundai, notamment en Suisse. En France, ce sont des Renault Zoé qui commencent à équiper les services de police (un peu plus de 600 en 2020, selon un rapport du Sénat). Elles sont encore rarement utilisées, non par défi, mais surtout parce qu’à l’instar des Model Y, elles ne répondent pas aux besoins fonctionnelles des agents sur le terrain (le manque de place étant le plus souvent cité).

Globalement donc, il s’agit souvent d’efforts relativement modestes. Et qui pourraient être vus comme des effets d’annonce, dénotant un manque de moyens, ou pire, de volonté politique.

La réponse de Ford

Récemment pourtant, un autre constructeur américain, qui fait à nouveau parler de lui dans le domaine de l’électrique, propose sa solution. En effet, Ford envisagerait de lancer des « véhicules de police électriques spécialement conçus« , pour reprendre les termes de son annonce.  L’entreprise a ajouté qu’elle déploie une version de son VE phare, la Mustang Mach-E, aux services de police. 

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Pour renforcer son propos, les résultats d’un banc d’essai de la police Mach-E, réalisé à la fin de l’année 2021, a été publié. Il semble que le NYPD aurait déjà manifesté son intérêt pour ces nouvelles versions améliorées du Mach-E.

Prototype Ford Mach-e pour les services de la police

Il faut rappeler ici que Ford est un acteur majeur du marché de la police, et ce, depuis des années. Le constructeur de Dearborn, Michigan, a toujours ajouté des voitures de police à sa gamme.

Ainsi, la Ford Fusion, qui est devenue le premier véhicule électrique hybride (VEH) de poursuite employé par la police, dès 2017. Et Ford propose également un autre modèle adapté en version hybride, le Police Interceptor basé sur le Ford Explorer. 

Petit bémol, pour une utilisation à plus grande échelle : il semble que la version “civile” de l’Explorer hybride ne mette pas vraiment l’accent sur l’efficacité en cycle urbain, ou la conduite sans moteur thermique. Un frein possible au développement d’une flotte complète, ou une incitation à passer au tout-électrique quand la gamme se sera étoffée, et “normalisée”, au prix de nouveaux investissements ? A suivre.

Source : greencarreports

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