Sans mauvais jeu de mots, voilà une annonce que l’on ne pouvait passer sous silence : la NHTSA va contraindre les véhicules électriques (VE) à faire du bruit en dessous de 30 km/h.

La NHTSA est la National Highway Traffic Safety Administration, une agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière. Avec cette mesure, sur laquelle il a fallu plus de cinq ans de débats (et lobbys), l’organisation entend mettre un terme à l’insécurité des aveugles qui, en plus de ne pas voir les VE, ne peuvent les entendre. A terme, l’agence en question entend réduire drastiquement les 2400 blessés par an dans ces circonstances.

Ce sont précisément ces « circonstances » qui couvrent un débat houleux. D’abord, le handicap visuel n’est pas systématiquement référencé dans les rapports d’accidents de la route à basse vitesse, il est donc impossible de dire la proportions de malvoyants et / ou aveugles impliqués. Qui plus est, la responsabilité n’est pas évoquée : une personne aveugle qui traverse en dehors des passages piétons, voire hors du signal auditif qui l’y autorise, pourra toujours provoquer un grave accident, que cela soit avec une VE ou une voiture thermique. Enfin, la limite des 30 km/h est contestée. Nissan s’est d’ailleurs spontanément proposée pour descendre ce niveau à 20 km/h.

Reste également le cas des smartphones. Le nombre de piétons impliqués dans des accidents est en hausse constante. En Allemagne, suite au décès d’une adolescente percutée par un tramway qu’elle n’avait pas entendu venir à cause de son casque audio, ni vu venir avec les yeux rivés sur son smartphone, la ville de Augsbourg a décidé d’installer des feux rouge…au sol. Dès lors, doit-on éduquer le piéton ou adapter la signalisation ?

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Le cas des aveugles et malvoyants est certes bien différent mais la puissance cumulée du lobby automobile et des automobilistes, qui achètent aussi un VE pour le silence qu’il procure, augure de grands combats judiciaires.

Aux États-Unis, le sujet est aujourd’hui tranché puisque tous les véhicules électriques devront faire du bruit, sous forme de signal sonore, en dessous de 30 km/h d’ici 2020. Tesla étant une marque américaine, elle sera directement concernée. Une telle mesure n’étant pas applicable pour le moment en Europe, il n’est pas certain que ce dispositif y soit proposé à la vente. Certaines marques ont d’ailleurs déjà proposé que chaque véhicule puisse émettre son propre son, afin que sa signature audio soit en phase avec son univers de marque.

La cacophonie au coin de la rue ?

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