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La question de l’indépendance énergétique n’est évidemment pas nouvelle. Mais à la lumière des récents évènements qui bouleversent les équilibres politiques, économiques et diplomatiques dans l’est de l’Europe, lui apporter une réponse devient encore plus pressant. Cette réponse sera globale, à l’échelle du continent. Quelles répercussions aura la mise en place de ce nouveau paradigme ? Éléments de réponse dans cet article. Et nous attendons bien évidemment vos commentaires, remarques, avis et solutions sur ce sujet.

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Une politique énergétique commune pour l’Europe

Pour assurer son indépendance énergétique, l’Europe doit mettre en place une politique énergétique commune. Pour mettre de son côté toutes les chances de succès, cette politique énergétique doit reposer sur un certain nombre de points essentiels :

  • l’identification et le recensement de toutes les sources d’énergie dont dispose l’union européenne ;
  • la mutualisation des compétences techniques pour la production et l’exploitation de ces ressources énergétiques ;
  • l’arbitrage de l’emplacement des centres de recherche et de production énergétiques en fonction de critères objectifs ;
  • le financement par les banques des projets de recherche et de production énergétiques ;
  • la distribution équitable, en fonction des besoins, de l’énergie dans toute la zone.

Avant la mise en place d’une telle politique de développement énergétique, il faut un cadre. Un cadre de travail et l’investissement de tous les États dans la réussite du projet. Ainsi, les projets de développements de l’énergie, du transport, des télécommunications pourront plus facilement se réaliser !

Visuel présentant quelques unes des énergies renouvelables (éolien, solaire, bio carburant)

C’est déjà le cas, mais les efforts doivent être poursuivis et aller plus loin, en proposant de nouveaux projets.

À quel prix peut-on atteindre l’indépendance énergétique en France ?

Dans un contexte d’augmentation du prix du gaz et de l’électricité, la question de l’indépendance énergétique revient. Quel mix énergétique choisir pour l’assurer ?

A cela s’ajoute le constat suivant : chacun des pays européens possède son propre mix énergétique. C’est-à-dire un choix et une proportion des sources d’énergie qui lui sont propres. Celles-ci peuvent être nucléaires, fossiles ou renouvelables.

Mais ces énergies n’ont pas le même prix, ni le même coût environnemental. En effet, nous sommes actuellement dans un contexte où le but à atteindre en 2050 est la neutralité carbone.

Comment, dans ce cadre, réunir indépendance énergétique et politique commune ? Tout en conciliant changement de modèle et baisse de la consommation, investissement et maîtrise des coûts ?

Paroles de spécialistes

Maud Bregeon, ingénieure dans le secteur nucléaire chez EDF et porte-parole LREM

« Le parc nucléaire doit être rénové dans sa globalité. Ma conviction est qu’il faut développer les SMR, en sachant que ça ne sera pas mis sur le réseau avant au moins quinze ans parce que la maturité technique et économique du modèle n’est pas encore atteinte. C’est pourquoi il faut  lancer rapidement un chantier de construction de nouvelles centrales. Comparer les coûts du nucléaire et des énergies renouvelables n’est pas forcément pertinent dans le sens où ces deux énergies ne rendent pas le même service sur le réseau. Le nucléaire est une énergie pilotable alors que les énergies renouvelables sont intermittentes. La première soutient la seconde sur le réseau, elles sont donc complémentaires. Je crois vraiment qu’il faut arrêter cette dualité et rappeler que notre ennemi commun c’est le charbon et les énergies fossiles »

Yves Marignac, expert non institutionnel sur le nucléaire et l’énergie. Il est porte-parole de négaWatt et membre des groupes permanents d’experts de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

« Les prix de l’énergie sont appelés à augmenter à cause du besoin d’investissements mais la clé, c’est la maitrise de la consommation. Ce qui donne une perspective extrêmement positive, c’est qu’on a aujourd’hui la possibilité d’investir dans des moyens de production, les énergies renouvelables, moins couteux que le nouveau nucléaire mais aussi moins coûteux à un horizon de cinq ans que les centrales thermiques. La consommation d’énergie fossile pose un problème d’acceptabilité sociale autour des effets du dérèglement climatique, le nucléaire aussi autour des enjeux de sureté des réacteurs et des déchets qui s’accumulent, l’électricité aussi autour des lignes à très haute tension, l’éolien pose des problèmes d’acceptabilité paysagère, et la maitrise de la consommation pose des problèmes d’acceptabilité parce que certains y voient une régression.

À un moment donné, il faudra faire des choix sur ce qu’on considère le plus acceptable. Notre analyse à négaWatt est de dire que des efforts sur la maitrise de la consommation qui réduisent des consommations inutiles et le développement des renouvelables sont les solutions les plus acceptables mais il y a évidement un travail politique à faire derrière« 

Carole Mathieu, responsable des Politiques européennes de l’énergie et du climat à l’IFRI (Institut français des relations internationales). Également auteure de la note « L’alliance européenne des batteries passe à la vitesse supérieure ». Celle-ci est publiée en mai 2019 pour l’IFRI

« Le débat de l’indépendance énergétique est un débat récurrent : à chaque crise du gaz avec l’Ukraine, avec la Biélorussie, à chaque fois qu’il y a des craintes sur la sécurité d’approvisionnement de l’Europe, on voit de nouveaux ces possibilités d’indépendance étudiées à l’échelle européenne. Il faut peut-être aussi rappeler que pendant des années, on a profité de ce système de marché, beaucoup d’acheteurs européens ont voulu s’extraire des contrats long terme indexés sur le pétrole pour bénéficier des marchés de gros, de ce dynamisme  là et de prix plus bas.

Et maintenant, les prix montent, alors on accuse le marché alors que c’est aussi ce qu’on attend de lui d’envoyer des signaux de prix pour attirer l’offre. Mais la question peut néanmoins être posée, peut-être qu’elle se pose d’autant plus pour le gaz parce que son rôle est en train d’évoluer et que, nous évoluons vers une sortie du charbon vers un essor des énergies renouvelables »

Photo montrant un champs, avec des panneaux solaires au premier plan, et des éoliennes en arrière plan.

Transition énergétique : comment s’y prennent les régions ?

Au-delà des engagements de l’État, les décideurs locaux, en particulier les régions, ont un rôle à jouer. Pour la transition énergétique, et pour une croissance verte !

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En effet, les régions sont désormais convaincues que la transition énergétique est un levier positif pour soutenir ces changements économiques. 

Missions des régions pour la transition énergétique

La réussite de la transition énergétique passe donc par une certaine décentralisation, et le transfert de compétences aux collectivités territoriales. Ainsi, avec la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) qui est entrée en vigueur le 7 août 2015. Elle définit les nouvelles compétences des 13 grandes régions nées au 1er janvier 2016 :

  • Adopter un schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Il doit rassembler les schémas préexistants sur le climat, l’énergie, la biodiversité, la mobilité, la gestion des déchets ;
  • Coordonner la rénovation énergétique en fixant des objectifs chiffrés, en diffusant l’information et en mettant en place des dispositifs financiers ;
  • Gérer les transports pour favoriser l’intermodalité et proposer des alternatives à la voiture individuelle ;
  • Soutenir une économie décarbonée grâce à des aides ciblées pour les entreprises et la formation (et/ou reconversion) des salariés aux nouveaux emplois verts.

Des régions qui bougent pour la transition énergétique

Selon Antoine Colson, fondateur de Parcours France, société dédiée à la promotion et au développement économique des territoires :

« Depuis 2014, ce sont les régions et non plus l’État et les préfectures qui reçoivent et distribuent les fonds structurels européens à hauteur de 26 milliards d’euros sur 5 ans. Ce qui donne évidemment aux régions une puissance et une indépendance nouvelle ».

Tour de France des initiatives :

  • L’Alsace depuis 15 ans agit pour atteindre l’indépendance énergétique. En 2017 a vu la livraison du projet audacieux de la tour Elithis. C’est la première tour de logements au monde à énergie positive (consommant moins d’énergie qu’elle n’en produit),  ;
  • Ne produisant que 2 % grâce aux énergies renouvelables (EnR), la région Nord-Pas-de-Calais a fait appel à Jérémy Rifkin pour effectuer sa transition énergétique. C’est également un outil de relance économique et de création d’emplois ;
  • Le Grand Angoulême a misé sur le stockage d’électricité en s’alliant avec Nexeya et CEA Tech. Le but ? Produire de l’énergie solaire et développer une pile à combustible pour restituer l’énergie stockée. Le projet est fonctionnel depuis janvier 2020.
  • Saint-Étienne prévoit de s’équiper d’une station de recharge de gaz naturel pour les véhicules.

Comment accéder à l’indépendance énergétique à la maison ?

Image figurant les dépenses énergétiques pour la maison

Accéder à l’autonomie pour un ménage, c’est devenir indépendant des différents réseaux de distribution. Comme celui de la distribution de gaz. Ou encore le réseau de distribution d’eau, mais également le réseau de distribution d’électricité. Le principal avantage à tirer de cette indépendance est la préservation des ressources énergétiques de la planète.

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D’autre part, le foyer contribuera à la résolution de certains problèmes environnementaux, en réduisant les sources de pollution, et en luttant contre le dérèglement climatique.

Ainsi, assurer la production d’énergie nécessaire au ménage dans la vie de tous les jours devient vital. Cela peut passer par la mise en œuvre d’une (ou plusieurs, en fait !) des solutions suivantes :

Notamment certaines zones spécifiques (combles, ouvertures, murs, sol…) de la maison. La meilleure énergie étant celle qu’on ne consomme pas, cela représente un premier pas non négligeable dans la démarche vers l’indépendance énergétique

Quelques chiffres :

Coût d’installation moyen d’une isolation thermique intérieure :

Le prix d’une telle isolation tourne autour de 30€ à 35€/m², avec une variation allant de 25€ a 50€/m², en incluant la pose.

La même échelle de prix s’applique également pour une intervention dans les combles ou pour le doublage d’un mur.

(source : Google)


Coût d’installation moyen d’une isolation thermique par l’extérieur :

Généralement, on compte en moyenne entre 50 et 90 euros HT par mètre carré, fourniture et pose de l’isolant incluses.

La fourchette de dépenses moyennes se situe entre 83 euros et 110 euros HT.

(source : quelleenergie.fr)

Cela fait appel à l’environnement immédiat du foyer comme source d’énergie. La pompe à chaleur est un appareil qui permet de disposer d’un système de chauffage fonctionnel. Et respectueux de l’environnement, ce qui ne gâte rien.

Quelques chiffres :

Principe de fonctionnement d’une pompe à chaleur :

Le fonctionnement d’une pompe à chaleur air-air est relativement simple : un fluide frigorigène circule dans le circuit de la pompe à chaleur et récupère les calories contenues dans l’air, à l’extérieur ou à l’intérieur de votre logement.

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Calcul du prix d’une pompe à chaleur pour une maison de 100 mètres carrés

Il faut compter autour de 70 € à 100 € du m2. Soit 5000 à 8000 € TTC pour une pompe à chaleur air/air, et de 7000 à 15000 € TTC € pour une pompe à chaleur air/eau, dans ce cas.

(source : les-energies-renouvelables.eu)


Combien coûte l’installation d’une pompe à chaleur :

En moyenne, le coût de la pose d’une pompe à chaleur avoisine les 4 000 €. Il peut descendre sous la barre des 2 000 € pour les installations les plus simples, et grimper au-dessus de 6 500 € pour les installations les plus complexes.

(source : particuliers.engie.fr)

Ce sera une bonne idée pour réduire la consommation d’eau provenant du réseau de distribution commun. L’eau de pluie est ainsi utilisée pour l’arrosage du jardin ou pour la chasse d’eau..

Quelques données :

Récupération de l’eau de pluie :

L’eau de pluie que vous récupérez doit avoir uniquement ruisselé sur une toiture qui n’est pas accessible (sauf pour assurer son entretien et sa maintenance). Le stockage de l’eau doit être fait dans une cuve hors-sol ou enterrée. Aucun produit anti-gel ne doit être appliqué dans la cuve de stockage.

(source : service-public.fr)

Le prix des récupérateurs d’eau de pluie hors-sol est généralement compris entre 50 € et 500 €, pour une capacité de 510 à 520 litres


Coût d’installation d’un système complet :

Il est de l’ordre de 4 000 à 6 000 €. T.T.C pour une installation complète (l’installation comprend généralement la pompe et les filtres, pose et main-d’œuvre incluses)

(source : ADEME)

Ici, on opte pour la mise en place d’appareils produisant une énergie décarbonée, car ne dépendant pas du pétrole et du gaz. Cette énergie verte (ou énergie renouvelable) est obtenue grâce à l’installation d’appareils à domicile, notamment sur les toits pour les panneaux solaires.

Quelques données :

Différence entre panneaux solaires et panneaux photovoltaïques :

Un panneau solaire transforme l’énergie solaire en chaleur. On l’utilise pour avoir de l’eau chaude sanitaire et pour certains cas de chauffage domestique. Un panneau photovoltaïque transforme la lumière du soleil en électricité.

(source : lenergietoutcompris.fr)


Coût d’une installation de panneaux photovoltaïques :

En 2021, le prix moyen des panneaux solaires (pose comprise) est estimé selon Hello Watt à : 9 000 € pour une installation de 3 kWc ; 14 000 € pour une installation de 6 kWc ; 19 000 € pour une installation de 9 kWc.


Quelle surface pour quelle puissance sur le toit ?

Une maison standard peut recevoir en moyenne 16 panneaux, soit couvrir une surface de 19 à 20 m². Soit environ entre 12 et 20 panneaux pour un module photovoltaïque de 280 Wc en moyenne.


Aides et subventions pour les travaux :

Pour 2022, elles atteignent les chiffres suivants : 380 €/kWc pour les installations inférieures ou égales à 3 kWc, 280 €/kWc, entre 3 et 9 kWc, 160 €/kWc, entre 9 et 36 kWc et 80 €, entre 36 et 100 kWc.

(source : mypower.engie.fr)

Encore méconnue et peu utilisée en France, et plutôt destinée aux collectivités plus qu’aux particuliers, cette source d’énergie requiert d’importants travaux de départ, mais se révèle performante et économique. Et, de plus, elle peut être exploitée à peu près partout…

Quelques données :

Inconvénients :

C’est le coût initial de son extraction. Ainsi, il est nécessaire de l’extraire du sous-sol (entre 10 et 200m de profondeur, pour une température moyenne est de 15°C). Ce processus implique des investissements qui ne se rentabilisent qu’à moyen et long termes.


Avatanges :

Ils sont nombreux. Sur la durée, c’est un mode de chauffage économique et performant, car la chaleur du sous-sol est disponible tout le temps. Son cahier des charges le rend compatible à peu près partout et il est écologique.

(source : greenwatt.fr)


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