La Californie donne 90 jours à Tesla pour modifier sa publicité sur le pilote automatique

Le couperet est tombé pour Tesla. Après des années de controverses, les régulateurs californiens ont officiellement conclu que le constructeur d’Elon Musk a induit ses clients en erreur sur les capacités réelles de conduite autonome de ses véhicules. La sanction est lourde : une menace de suspension de ses licences de vente dans son plus grand marché américain.

Le département des véhicules à moteur de Californie (DMV) a annoncé ce mardi 16 décembre 2025 l’adoption d’une décision historique. Un juge administratif a statué que Tesla a utilisé des formulations trompeuses en laissant entendre que ses systèmes « Autopilot » et « Full Self-Driving » (FSD) permettaient une conduite sans intervention humaine.

Un ultimatum de 90 jours

Bien que le juge ait initialement recommandé une suspension immédiate de 30 jours des licences de vente et de fabrication, le DMV a choisi d’accorder un sursis au constructeur. Tesla dispose désormais de 90 jours pour se mettre en conformité.

« Nous voulons leur donner une chance, peut-être la dernière, de remédier à la situation », a déclaré Steve Gordon, directeur du DMV.

Ce que Tesla doit changer :

  • La terminologie : Cesser d’utiliser les termes « Autopilot » ou « Full Self-Driving » d’une manière qui suggère une autonomie totale (Niveau 5).
  • La publicité : Modifier tous les supports marketing sur son site web et dans ses communications pour clarifier que le conducteur doit rester attentif à chaque instant.
  • La transparence technique : Le DMV exige une déclaration officielle de Tesla confirmant soit que la technologie a été mise à jour pour être réellement autonome, soit que le marketing a été corrigé.
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Les enjeux pour Tesla

La Californie n’est pas n’importe quel marché pour la firme d’Elon Musk. C’est son fief historique, son centre de production majeur (Fremont) et la région qui représente près d’un tiers de ses ventes aux États-Unis.

1. Risque commercial

Si Tesla ne satisfait pas les exigences du DMV dans le délai imparti, elle perdra le droit de vendre des véhicules neufs en Californie pendant 30 jours. Bien que les citoyens pourraient techniquement acheter une Tesla dans un autre État et la ramener, ce « cauchemar logistique » impacterait lourdement les résultats financiers du groupe.

2. Le sursis industriel

Point crucial : le DMV a décidé de ne pas appliquer la suspension de la licence de fabrication suggérée par le juge. Cela permet à l’usine de Fremont de continuer à produire des voitures pour le reste du monde, préservant ainsi des milliers d’emplois locaux.

3. La réponse de Tesla

Jusqu’à présent, Tesla a réagi par la voix de son compte « Tesla North America » sur X, affirmant que les ventes se poursuivraient sans interruption. L’entreprise a déjà commencé à nuancer sa communication en ajoutant le terme « (Supervised) » à sa technologie Full Self-Driving, une modification jugée encourageante mais encore insuffisante par les autorités.

Un tournant pour l’industrie

Cette décision marque une rupture dans la Silicon Valley. Pendant des années, Tesla a bénéficié d’une certaine indulgence réglementaire au nom de l’innovation. En 2025, la Californie semble vouloir siffler la fin de la récréation, rappelant que la sécurité routière et la protection des consommateurs priment sur les promesses marketing.

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Le cas Tesla pourrait faire jurisprudence pour d’autres systèmes d’assistance à la conduite comme le Super Cruise de GM ou le BlueCruise de Ford, forçant l’industrie à adopter des dénominations plus transparentes et moins axées sur le fantasme de la voiture « sans chauffeur ».

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