Alors qu’une commission sénatoriale américaine demande à Tesla de lui fournir des explications sur son système de conduite assisté, ce qui ne manque pas de relancer la polémique sur le déploiement par le constructeur de la version Béta de son Auto pilot, l’association Consumer Reports qui publie régulièrement des avis circonstanciés sur les véhicules commercialisés sur le sol américain demande à Tesla de désactiver son système en attendant que 4 difficultés soient corrigées.

Consumer Reports est l’équivalent en plus grand et plus puissant de notre UFC Que choisir et dispose de plus de 20 millions de $ de budget annuel. Il enregistre systématiquement les avis des consommateurs et en particulier analyse leurs commentaires après plusieurs mois ou années d’utilisation d’un véhicule. Chaque année ce même Consumer Reports publie un classement des meilleures voitures de l’année, classement qui fait trembler tous les constructeurs et peut entraîner des variations importantes des cours de leurs actions.

En 2015 Consumer Reports avait avoué avoir dû revoir sa notation car la Model S avait obtenu la note impossible de 103 points pour un total maximum de 100 ! La démarche de cette association est donc à regarder avec attention et nul doute que Tesla y répondra.

Sous le titre de « trop d’autonomie trop rapidement » l’association demande que :

  • le suivi de la voie, c’est à dire le repérage des lignes de la route qui permet à la voiture d’en suivre automatiquement le tracé soit désactivé jusqu’à la mise en place d’un système instantané de détection des mains sur le volant
  • le nom d’Autopilot soit changé pour éviter de tromper le conducteur sur sa vraie destination et son bon usage
  • les informations données par Tesla soient claires
  • soient testés tous les systèmes embarqués dans la voiture avant d’en faire la publication

De la dernière demande à la première il me semble que :

  • Tesla teste sans détours ni omissions toutes ses technologies. Tesla explique d’ailleurs (ce qui pourrait l’exposer à des poursuites si ce n’était pas vraiment le cas), que ses améliorations sont testées en interne sur des millions de kilomètres avant leur déploiement et que toutes ces améliorations répondent à une seule préoccupation : qu’elles apportent plus de sécurité au conducteur qu’en ne les utilisant pas. Par ailleurs se pose la question de la constante évolution des systèmes existants : comment serait ce possible sans utilisation dans les conditions habituelles de circulation ? seulement en laboratoire ?
  • Concernant les informations données par Tesla, je peux comme propriétaire d’une S 85D témoigner des avertissements délivrés automatiquement par la voiture avant l’activation de l’Autopilot comme des conseils délivrés par les commerciaux de la compagnie. Le manuel d’utilisation est très clair sur les fonctionnalités mises à disposition, leurs limites et les précautions à respecter en cas d’usage. Le management des ressources humaines d’une entreprise est constamment confronté à la difficulté de compréhension et de mémorisation des consignes données. Ne dit on pas qu’il faut répéter 7 fois les mêmes mots pour espérer qu’ils soient compris et retenus ?
  • Renommer l’Autopilot est une demande logique et fondée. Les médias ont depuis le début entretenu la confusion entre « voiture autonome » et l’Autopilot de Tesla. Ce système me transforme lorsque je l’active en co-pilote pas en passager ! Pourquoi pas « Adpilot » ? En tous cas il est de la responsabilité de Tesla de lever l’ambiguïté existante et renommer son système peut y contribuer efficacement.
  • La dernière demande de Consumer Reports est la plus discutable. Sans la fonction de suivi de la voie, le système d’assistance ne me servira plus à grand chose. Il faut savoir qu’il est impossible d’activer le système sans avoir les mains sur le volant, comme il est impossible de doubler sans respecter cette même obligation. Faut-il rajouter des capteurs pour prévenir la bêtise de conducteurs qui ne doivent pas être bien meilleurs derrière le volant d’une voiture classique qui dispose cependant du régulateur de vitesse (c’était réputé dangereux à son lancement), ou de l’ABS qui pourtant n’a jamais empêché certaines personnes de croire que la voiture allait freiner plus vite qu’eux mêmes !
Lire également :  Rencontre avec le BYD ATTO 3 au Mondial de l'Auto de Paris

Rappelons pour finir que le code de la route est insuffisamment connu des conducteurs, que le permis ne prépare pas ceux qui les achètent à conduire avec une boîte automatique, que les dispositifs de démarrage avec détection d’alcoolémie ne sont toujours pas de série et je pourrai continuer longtemps l’énumération….

Et vous qu’en pensez vous ?

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2 commentaires

  1. Je supporte vos opinions. Je conduis une S 85 avec Autopilote.
    Mais que dire de Mercedes maintenant dans la publicité de la E que nous voyons ou lisons au Québec:
    « DRIVE PILOT. Pilotes automatiques et aides à la conduite facilitent considérablement la tâche du conducteur et préviennent les situations dangereuses. Les dispositifs de pilotage et d’assistance facilitent la tâche du conducteur et contribuent à éviter les situations dangereuses. Le système DRIVE PILOT* permet de garder automatiquement une certaine distance par rapport au véhicule qui précède, de le suivre et de rester dans la voie, à une vitesse pouvant aller jusqu’à 210 km/h. Dans les circonstances appropriées, il peut même le faire jusqu’à 130 km/h lorsque le tracé des voies n’est pas clair et que les véhicules environnants ne suivent pas une trajectoire typique. Le freinage d’urgence assisté actif avertit le conducteur d’un risque de collision avec un véhicule devant plus lent, en voie d’immobilisation ou à l’arrêt, ainsi qu’avec la circulation transversale ou des piétons qui traversent. Il augmente la pression de freinage inadéquate exercée par le conducteur ou freine de sa propre initiative si le conducteur ne réagit pas. Ainsi, la nouvelle Classe E franchit un pas important vers la conduite autonome et sans accidents.
    *L’Ensemble Conduite intelligente comprenant DRIVE PILOT et le freinage d’urgence assisté actif avec fonction carrefour est livrable en option moyennant supplément, tandis que le freinage d’urgence assisté actif pour les véhicules qui précèdent et les piétons qui traversent est de série. »
    Consumer Reports et la NHTSA devraient aussi examiner le système de Mercedes !

    1. voilà bien la preuve que l’objectif de certains médias n’est pas de garantir la meilleure sécurité pour les automobilistes mais de couler Tesla et ses voitures électriques ! Espérons que la NHTSA diligentera la même enquête pour la Classe E et son Drive Pilot….

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