Christine Lavarde (Sénatrice, LR) // Source: Chaîne Youtube de Public Sénat

Le Sénat, contre l’avis du gouvernement adopte un texte qui est susceptible de faire réagir l’industrie Française. En effet, le 2 décembre dernier, alors que le gouvernement souhaitait augmenter le budget des subventions accordés à l’achat des véhicules électriques de 30% pour le porter à 1,3 milliards en 2023, le sénat a décidé de réduire l’enveloppe globale de 500 millions d’euros. Une baisse par rapport rapport au budget 2022 justifiée pour protéger l’industrie française.

Une inquiétude partagée par l’industrie

Si vous écoutez les discours concernant les véhicules électriques, vous entendrez deux voix principales. L’une vous disant qu’il ne sera pas possible de tenir l’échéance de 2035 pour arrêter la vente de véhicules thermiques en Europe. Partant du principe que le véhicule électrique n’est pas la meilleure solution pour décarbonner le monde et que l’industrie française n’est pas prête.

L’autre voix vous expliquera que la Chine dominera le marché Européen car les constructeurs français ne sont pas prêts. Et ce point est particulièrement vrai. En effet, nous écrivions sur l’avance de la Chine depuis Juin 2022 en expliquant qu’elle donnera le tempo au moins à moyen termes.

De notre point de vue, ce n’est pas une surprise dans une économie mondialisée où tous les industriels français pouvaient avoir connaissance des travaux entrepris en Chine sur les batteries et les véhicules électriques.

Le Sénat tient une position responsable sur le sujet

Plutôt que de blâmer les constructeurs Français, le sénat a choisi d’interpeller l’opinion et les constructeurs sur les ventes actuelles de voitures électriques. Tesla, MG, BYD se retrouvent souvent dans les meilleures ventes et se développent avec des modèles qui couplent le véhicules avec un système de rechargement souvent innovant.

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Dans les ventes, les véhicules français peuvent se targuer d’être premiers sur un mois ou deux mois mais les constructeurs étrangers importent donc il est préférable pour ne pas se tromper, de tirer des conclusions par trimestre. Et là, les constructeurs français, sont souvent à la traîne.

Ainsi, il est totalement vrai de dire que pour l’instant les subventions servent le financement de véhicules étrangers. Soit dit en passant, Tesla en augmentant les prix profite beaucoup moins des subventions de l’Etat Français.

Une stratégie « tout électrique » qui ne sert pas la France ?

Il faut attendre quelques mois, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Renault est en pleine transition avec un projet Ampère qui devrait lui permettre d’acquérir la souplesse nécessaire à la révolution électrique actuelle. La Mégane E-tech est un bon en avant pour le constructeur qui a (trop) longtemps vendu l’électrique avec la Renault Zoé. Un projet de réseau de recharge propriétaire serait en développement, plus de 8 ans après celui de Tesla. Je préfère reprendre ici l’expression mieux vaut tard que jamais.

Une révélation récente sur la rentabilité des Gigafactories de batteries européennes est également au coeur des inquiétudes françaises. En effet, la hausse du prix de l’énergie pourrait rendre encore plus incertaines la rentabilité des projets de Verkor ou ACC (le consortium Mercedes, PSA et Total). C’est un sujet qu’il faut suivre.

Les prochains mois devraient voir émerger de nouvelles idées et de nouvelles décisions du côté des constructeurs français pour s’adapter au futur de l’industrie automobile française. Une chose est sûre, du côté des constructeurs étrangers, l’ambition ne laisse pas de place au doute.

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