Pendant trois mois cet automne, j’ai roulé en Renault Zoé Intens 110 et ma vie a changé. Du coup, ceci n’est pas un essai automobile classique, supposé objectif, avec du recul et des considérations techniques.

C’est plutôt le récit totalement subjectif des 88 jours passés au volant de la voiture électrique la plus vendue en France, juste pour la communauté Tesla Mag. 

Description

Cette Zoé de deuxième génération est très réussie, ce n’est pas un scoop, et elle peut servir de deuxième voiture idéale à n’importe quel propriétaire de Tesla, ou à sa charmante épouse.

Elle permet à des milliers d’automobilistes supplémentaires, depuis son lancement, de découvrir le plaisir et les avantages de conduire une VE moderne et bien conçue.

Comportement apaisé…

Photo Renault Zoé

Ce qu’il y a de plus significatif dans cette expérience longue de 4.000 km à une vitesse moyenne de 35 km/h (c’est l’ordinateur de bord qui l’a calculé…), c’est que j’ai passé en tout une centaine d’heures agréables, paisibles, sereines, alors que j’étais toujours confronté à des feux tricolores, des ronds-points, des scooters, des piétons avec oreillettes ou poussette, parfois les deux en même temps.

Je ne me suis jamais énervé, j’ai pris mon temps, j’ai même été courtois et je suis donc devenu un automobiliste parfaitement civilisé, qui se gare facilement grâce à la caméra de recul de Zoé, et surtout qui écoute beaucoup de rock, grâce à Oüi FM.

Oüi FM en permanence…

Je dois faire une petite digression sur cette station de radio pas comme les autres, où la culture musicale est évidente, totale, étendue, comme sur les bandes FM de beaucoup d’autres pays que la France.

J’ai donc fait le plein de guitares, de basses et de batteries, j’ai réécouté des pans entiers de ma discothèque personnelle… sans avoir besoin de chercher les morceaux ou de donner du data à des algorithmes, et en profitant du son proposé par un système audio Bose digne des meilleurs coupés sportifs.

Je ne suis pas actionnaire de Oüi FM mais je peux vous garantir que si vous aimez le rock, le vrai, vous ne serez pas déçu, et que chaque trajet, grâce à la playlist de Oüi FM, devient un moment de plaisir, une sorte de parenthèse enchantée dans une journée compliquée.

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En écoutant Springsteen, Bowie, les Smiths, Téléphone et Bashung, Queen et Genesis, mais aussi les petits nouveaux de la bande FM, tous ces groupes plus ou moins éphémères que les programmateurs de la station parisienne découvrent et partagent. Une très belle radio, vraiment. 

Recharge facile…

C’est le grand sujet de débat pour les acheteurs potentiels de voitures électriques : est-ce que la recharge sera facile ? Alors oui, j’ai galéré au début, car je n’avais pas encore de carte d’abonnement Izivia.

J’étais un « occasionnel » et, dans le monde d’aujourd’hui, les « occasionnels » n’ont pas la cote. Il faut être abonné, enregistré, bientôt fidélisé, avec une carte et un numéro, une adresse e-mail et surtout un compte bancaire. Quand on a coché toutes les cases, ça va beaucoup mieux car il y a des dizaines de milliers de bornes en France et, pour l’instant, un nombre limité d’utilisateurs.

On est encore loin de la saturation des réseaux de bornes de recharge. D’autant que beaucoup d’utilisateurs ont déjà fait installer une prise renforcée ou une « wallbox » dans leur garage ou leur jardin, que certains rechargent leur VE au bureau, comme les 250 salariés de SAP Lab France à Mougins. D’autres n’ont même pas besoin de payer leur borne ou leur prise, car elle est offerte par leur employeur ou le concessionnaire qui vend la voiture.

Renault l’a fait au début, mais ne le fait plus. Les tarifs actuels, pour l’installation d’une prise ou d’une borne, oscillent entre 800 euros (charge lente, 30 heures environ pour 100% de la batterie d’une Zoé) et 3.000 euros (charge semi-rapide, 7 heures maximum), selon un devis qui m’a été proposé par l’un des nombreux prestataires qui se disputent ce nouveau marché. 

Plaisir de conduire…

Renault Zoé

C’est peut-être difficile à croire, car Zoé est une petite voiture avec une puissance limitée (110 CV pour la mienne, 135 CV pour l’autre motorisation proposée), mais elle est très agréable à conduire. D’abord elle est confortable, spacieuse, et son ergonomie est très bonne, son écran de contrôle très réussi, ses sièges fermes et bien dessinés.

Grâce à la répartition des masses propres aux VE de notre monde moderne, la tenue de route est excellente, et surtout il y a du couple. Donc si on a besoin d’accélérer pour dépasser deux camions à la fois, sur l’autoroute, après la barrière de péage d’Antibes, il suffit d’enlever le mode Eco et on passe instantanément de 110 à 130 km/h, devant des automobilistes médusés d’une telle accélération.

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Une autre qualité de Zoé, en ville, c’est cette faculté à accélérer facilement, sans quitter le mode Eco, pour passer de 30 à 50 km/h et éviter de devoir patienter au prochain feu rouge, juste parce qu’on a réussi à passer sans problème avant le feu orange.

Grâce à la puissance disponible et sans prendre le moindre risque, bien entendu. C’est même ludique, et surtout inenvisageable avec une petite voiture à moteur thermique.

Autonomie variable, selon les saisons…

Reste un point sensible, qu’il faut évoquer mais qui ne gâche pas le plaisir : l’autonomie des batteries de Zoé varie en fonction du style de conduite, c’est évident, des trajets effectués, en ville et/ou sur autoroute, mais aussi et surtout en fonction de la température ambiante.

Quelle autonomie pour la Renault Zoé ?

Renault Zoé

En septembre, avec les beaux jours qui continuaient, je passais allègrement le cap des 300 km d’autonomie avec une batterie à 100% mais depuis le mois de novembre, à cause de la chute des températures, même sur la Côte d’Azur, ça tourne plutôt autour des 270 km, voire un peu moins si on met souvent le chauffage à fond.

La nuit, si l’on est en montagne, que Zoé dort dehors et que le mercure passe en dessous de zéro, on peut perdre en quelques heures, pendant une bonne nuit de sommeil, jusqu’à 5% de charge. Il faut le savoir, et si on a un garage c’est donc beaucoup mieux. Pour le reste, on est loin de l’autonomie annoncée par Renault (395 km) mais c’est normal, car dans la vie réelle on consomme plus que dans les conditions idéales d’un essai sur circuit privé.

Il y a des montées, des descentes et des décélérations (qui permettent de recharger un peu les batteries, avec deux modes possibles, B et D), il y a des voitures ou des camions à dépasser, des freinages imprévus, etc. 

Quel prix pour la Renault Zoé ?

L’essentiel est ailleurs : Zoé est une très bonne voiture électrique et pour la version que j’ai pu essayer pendant trois mois, le prix de base est de 32.000 euros. C’est cher, mais avec toutes les aides prévues par l’Etat français en ce moment, toutes les incitations financières à la mobilité électrique, la facture peut baisser de manière singulière, de plusieurs milliers d’euros.

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Surtout si vous ajoutez au bonus écologique de 7.000 euros une prime à la casse de 2.500 euros minimum, mais qui peut atteindre les 5.000 euros selon que vous déposez une voiture essence ou diesel, et surtout selon l’âge de la voiture qui va partir à la casse.

Après, les nombreuses solutions de LOA ou LLD, avec un kilométrage estimé à l’avance, peuvent permettre de passer sous la barre des 200 euros par mois, soit trois gros pleins d’essence ou de gazole avec une voiture d’avant. 

Dernier petit détail, à ne pas négliger : si vous vous éloignez de votre Zoé et que vous avez oublié de couper le contact, ce qui peut arriver à tout le monde, mais que vous avez gardé votre clé électronique dans la poche, votre Zoé ne va pas s’arrêter et elle ne va pas non plus se fermer automatiquement alors que vous vous en éloignez, comme dans le cas plus fréquent où vous avez coupé le contact.

Du coup, n’importe qui pourra rentrer dedans et partir avec. Sauf que le voleur ne pourra jamais éteindre le contact, car il n’a pas la clé électronique avec lui…

Un retour difficile

Voilà, c’est fini, comme chantait Téléphone. Je viens de rendre la Zoé qui m’avait gentiment été prêtée par Renault, juste avant Noël, et je vais retrouver ma vieille voiture à moteur thermique, mais pas pour longtemps.

Car je suis définitivement converti à la mobilité électrique, j’aime rouler sans faire de bruit, enfin seulement un léger bruit de science-fiction difficile à décrire, et sans polluer, car sans émettre de CO2. Et pour ce qui est des batteries, rassurez-vous, les processus de recyclage sont en plein développement, certaines batteries finissent déjà leur vie sur des péniches ou dans des conteneurs de stockage longue durée.

Et si l’on compare à la quantité de batteries au lithium nécessaires pour faire fonctionner des milliards de téléphones mobiles et autres iPad, l’industrie automobile a de la marge…

Daniel Ortelli pour Tesla Mag

Daniel Ortelli Tesla Mag

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3 commentaires

  1. Bonjour Daniel et merci pour cette restitution ! Je partage intégralement les remarques et ressentis formulés suite à cette expérience de conduite de la Zoe. « Early adopter »d’une Zoe en 2013, j’ai d’emblée été converti à cette conduite zen et efficace et cela continue à se vivre chaque jour… quand je ne prends pas le volant de ma Model S 85 acquise en 2015 pour vivre les mêmes sensations (décuplées) sur long trajets.

  2. Merci pour ce retour d’expérience qui est vraiment très fidèle à la réalité. Perso, je roule en Tesla Modèle 3 Long Range depuis juin 2019 après avoir été propriétaire d’une Hyundai Ioniq Electric (que du bonheur pdt 20000km) … j’ai réussi à convaincre mon épouse d’investir dans une Zoé Exception achat intégral, c’est à dire sans location batterie. Depuis fin juillet 2020, ce n’est que du plaisir ! Elle s’est habituée très rapidement à cette voiture exceptionnelle… N’hésitez pas à franchir la porte vers le plaisir de conduire.

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