Un véritable petit bout de Japon

À deux pas du marché d’Aligre, c’est un petit bout de Japon qui vibre dans une atmosphère festive et décontractée, invitant au partage d’assiettes délicieuses. J’y suis allée pour boire un
verre après le travail, j’y suis restée pour une dégustation de sakés japonais ou le réconfort d’une cuisine familiale, et j’y retourne sans modération.

C’est un lieu de rencontre à la fois familier et terriblement exotique : loin des clichés, Jinchan Shokudo
renouvelle le concept d’ « izakaya », ces bistrots adorés des japonais. Il en propose donc une version populaire et animée comme on en trouve partout dans l’archipel. On adore, tout simplement.

Au menu ? Des classiques de la cuisine japonaise savoureux cuisinés à partir des meilleurs produits, et une sélection de bières, sakés et cocktails nippons à siroter jusqu’au bout de la soirée.

Le restaurant japonais qui manquait aux japonais à Paris !

Derrière ce lieu unique en France, Miyo et Alban Cacace, un couple franco-japonais qui réalise un rêve
: « Importer la culture populaire japonaise qui manque en France, alors qu’elle est partout là-bas ». Ils se sont rencontrés à Paris, avant d’aller vivre à Yokohama, où ils se demandent comment créer un pont entre ces deux pays qu’ils adorent.

En effet, comment connecter Paris au Japon populaire, loin des clichés qui décrivent un univers ultra-codé, réservé aux initiés ? De retour en France, Miyo joue les guides et organise des « food tours » pour les Japonais de passage dans la capitale. Et, à chaque fois, elle redoute la question que les visiteurs nippons lui posent systématiquement : « C’est où, le meilleur restaurant pour manger comme au Japon ? ».

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La vérité, c’est qu’il n’en existe pas. Certes, la ville regorge d’adresses servant une cuisine fusion franco-japonaise hautement gastronomique. Mais il leur manque un endroit où déguster une cuisine du
quotidien, un bon vieil izakaya populaire comme on en trouve à chaque coin de rue du Japon et où se croisent toutes les classes sociales et tous les âges de la vie.

Un lieu de restauration japonais connecté à ses origines

Alors, Miyo et Alban imaginent un lieu inédit, semblable à leurs bistrots préférés, et fidèle à quatre valeurs japonaises essentielles qui se ressentent énormément dans la cuisine.

  • Le « très bon », dit « Oishi », pour les plats faits maison, sans glutamate, avec amour et des ingrédients bien sourcés : « On a besoin de retrouver la douceur du “fait-maison”, sinon on s’en lasse. »
  • La générosité, « tappuri », d’une cuisine copieuse au rapport qualité-prix imbattable.
  • « Tanoshi », pour « divertissant », comme l’atmosphère chaleureuse et festive que fait régner le staff japonais au son d’une playlist joyeuse et typique de l’archipel, dans ce restaurant à l’identité visuelle forte.
  • Enfin « Kigaru », pour un lieu ouvert tous les jours et accessible à tous, aux patrons du CAC 40 comme aux étudiants, dans une ambiance toujours décontractée.

Une cuisine faite-maison authentique et délicieuse

Le maître-mot ? Du fait-maison copieux, authentique et délicieux. Pour les grosses faims et les déjeuners sur le pouce, le chef Hiroki Kuroda a imaginé une sélection de donburis diaboliques, en version poulet pané au panko (la chapelure aérienne emblématique du Japon) et graines de sésame, ou thon rouge de ligne sur riz blanc vinaigré. D’ailleurs rare à Paris, l’option vegan avec steak de tofu japonais séduira même les plus carnassiers des gastronomes, et c’est délicieux.

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Envie de partir à la découverte des trésors culinaires de l’archipel comme je l’ai fait ? À la carte, le chef sublime les plus grands classiques de la cuisine bistrotière du Japon. Des bouchées juteuses de poulet breton frit Karaage, marinées, bien relevées et servies avec sésame et citron. Une demi-aubergine Nasu dengaku laquée de miso blanc au yuzu maison, ultra-fondante. D’inoubliables concombres et poulet froid travaillés à l’huile de sésame et sauce soja, légèrement relevés au piment…

Je peux vous l’assurer, le plus difficile sera de choisir !

L’atmosphère de l’Izakaya des années 80

Vibrant au rythme d’une playlist japonaise pointue tantôt rock, tantôt hip-hop, tantôt lo-fi, les lieux sont ouverts sur la rue du Faubourg Saint Antoine. Comme une invitation à s’y réfugier pour un moment hors du temps.

Avec ses lampions, ses murs boisés, ses chaises en Formica écarlate et son bar carrelé, le décor vintage pensé par Miyo et l’architecte Kunihiko Takano reproduit la taverne traditionnelle et intemporelle où elle allait petite. Aux murs, des affiches publicitaires chinées par la restauratrice elle-même sur Le Bon Coin nippon nous propulsent dans un Japon d’un autre temps, délicieusement régressif et réconfortant.

Logo, menus, merchandising, fresque murale… Partout, on retrouve l’audace graphique haute en couleurs de l’artiste Pierre-Marie Postel du Studio Paiheme. Profondément inspiré par les codes visuels de la publicité japonaise des années 60 et 70.

Un regard contemporain qui dialogue avec les céramiques traditionnelles de l’artisanat Okinawa, emblématique des îles tropicales de l’archipel. Des créations uniques, pop et colorées, reflet d’un art de recevoir illustre et chaleureux, que l’on retrouve sur les tables.

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Et oui, ça donne envie… Alors quand est-ce que vous allez franchir le pas ? Moi, c’est déjà fait, et plus d’une fois !

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