Frédéric Motte, président de la Mission REV3 et conseiller régional des Hauts de France, révèle les enjeux de développement durable et de décarbonation dans la région. Les Hauts de France concentrent les plus grands projets de gigafactories grâce à leur position géographique favorable, leur façade maritime et leur environnement favorable pour les entreprises. Les trois projets de gigafactory en France s’installent dans la région en raison de son écosystème existant dans le secteur automobile. Découvrez comment la mission REV3 des transitions énergétique, industrielle, écologique et sociale est devenue un facteur clé d’attractivité pour la région.

Quels sont les enjeux de la mission REV3?

L’ambition du développement durable et de la décarbonation dans les Hauts de France, nous l’appelons « Rev3 ». C’est une mobilisation des acteurs politiques et économiques. Pour son nouveau mandat, Xavier Bertrand a souhaité que cette ambition des transitions énergétique, industrielle, écologique et sociétale devienne le fil rouge de l’action du Conseil Régional. Nous sommes donc en train de revisiter toutes nos politiques pour que toutes intègrent les enjeux de ces transitions, avec la préoccupation que ces transitions ne soient pas facteur de repli sur soi et de décroissance, mais au contraire génératrices d’activités et d’emplois 

Quels sont vos arguments pour convaincre les industriels d’installer des gigafactories en France ? 

Dans les Hauts de France, nous avons une volonté politique : on aime l’entreprise et on aime l’industrie ! Bien sûr, la région dispose d’atouts intéressants, que ce soit notre positionnement géographique avec notre connexion aux pays voisins du Nord de l’Europe, notre façade maritime, le futur canal Seine-Nord Europe, c’est aussi la première région logistique de France. Bien sûr, ce ne sont pas les élus qui créent des emplois, ce sont les entrepreneurs. Mais notre mission est de créer un environnement favorable pour que les entreprises viennent s’implanter chez nous. Nous avons donc une agence dédiée à cette tâche, qui a permis depuis trois ans, que les Hauts de France devienne la région qui accueille le plus de projets industriels. Or, les acteurs de cette agence nous disent que cette ambition REV3 des transitions, devient un marqueur et un élément très attractif pour notre région : les entreprises, qui doivent intégrer ces enjeux des transitions pour leur survie, préfèrent en effet s’implanter dans un écosystème où tout le monde en a pris conscience et se mobilise. Cela devient de vrais atouts pour les faire venir chez nous.

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Pourriez-vous préciser quels projets de gigafactories s’implantent sur votre territoire et la mission de chacune? 

Il y a trois projets de gigafactory en France, et les trois s’implantent dans la région ! Cela semble incroyable mais n’est pas un hasard. Nous sommes en effet la première région automobile en France, nous disposons donc d’un écosystème existant, avec des centres de recherche, des plateformes logistiques, de nombreux sous-traitants, du personnel formé, des écoles et universités etc. Cet écosystème stimule l’intérêt naturel des investisseurs pour l’implantation de ces gigafactories en France.

Le premier projet est celui de Stellantis, à Douvrin, à proximité d’un ancien site de fabrication de moteurs à combustion. Ce projet rassemble  BMV et Total. La région les accompagne, ils prévoient des investissements de 1 à 2 milliards d’euros et environ 2000 emplois vont être concernés. 

Un deuxième projet va fédérer les trois usines de Renault de la région pour créer sur le site de Renault-Douai, une usine de production de Mégane, de la future R5 et du Kangoo électrique . Là aussi c’est 24 gigawatts qui sont prévus et près de 2000 emplois. C’est également un engagement de la collectivité régionale mais aussi des acteurs locaux. 

Enfin, le troisième projet est celui de Verkor, entreprise grenobloise qui va installer sur la plateforme de Dunkerque, son unité de production de batteries pour un équivalent de 300 000 véhicules par an. Ce projet devrait créer près de 1200 emplois directs et un grand nombre d’emplois indirects. 

C’est le résultat de la mobilisation régionale mais surtout de ces entrepreneurs qui ont décidé de faire de notre territoire la base de développement de cette ambition de gigafactory en France. 

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Accompagnez-vous également les projets liés à la recharge sur le territoire de votre région ? 

Oui, il est bien d’avoir des voitures électriques mais il faut l’écosystème complet pour que cela fonctionne, et notamment pouvoir se charger facilement. Or, si une partie des possesseurs de voiture se chargent chez eux, tout le monde ne le peut pas. 

De nombreux projets ont déjà historiquement été initiés dans le Nord-Pas-de-Calais, où nous disposons d’un système fonctionnant avec  la carte « pass-pass », l’équivalent du pass Navigo des Parisiens. Cette carte Pass-Pass permet de prendre tous les transports en commun de la région mais aussi de recharger à des bornes publiques votre voiture électrique. C’est habituellement une compétence des intercommunalités, des syndicats ou des communes, mais nous avons aussi créé un groupement d’achat avec une structure qui propose à ces communes qui y adhèrent, d’acheter le courant, d’acheter les bornes et de les entretenir. A ce jour, cela représente près de 1000 bornes dans le Nord-Pas-de-Calais. 

Dans l’ancienne Picardie, ce sont plutôt les syndicats d’électrification qui sont moteurs, comme celui de l’Oise, de la Somme et de l’Aine. La région Haut de France et les syndicats d’électrification travaillent à l’interopérabilité via  la carte pass-pass de l’ensemble de ces réseaux de recharge. L’objectif dans les semaines et les mois qui viennent est qu’on puisse uniformiser les systèmes actuels de cartes et la communication sur l’ensemble de la région, pour accompagner les citoyens sur ces transitions.

Pourquoi la région est propice pour l’installation d’industriels automobiles ?

C’est d’abord le fruit de l’histoire, car nous sommes une région automobile. Ensuite, la région a rapidement identifié ces enjeux là comme importants. Nous avons par exemple l’ARIA, l’association des fabricants automobiles, qui est extrêmement dynamique et que nous accompagnons. Nous avons aussi un pôle de compétitivité actif sur les enjeux de transport notamment dans le ferroviaire et l’automobile. C’est la conjonction de tous ces éléments, ainsi qu’une volonté politique et la volonté des chefs d’entreprise de travailler ensemble, qui font que la région a effectivement pris un train d’avance. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir : il reste des enjeux majeurs, tant technologiques, financiers, ou de formation : il va falloir former des milliers de collaborateurs pour relever tous ces défis ! Nous ne baissons pas les bras, bien au contraire !

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2 Commentaires

  1. je rigole stelantis qui va cree des emplois il va delocalise ceux de sochaux qui est entrain de mourir ferme l’usine pour les remettre en haut de france et de plus recupere des fond c’est tres triste !!

    1. Bonjour, pour l’instant rien ne permet de dire que Stellantis fermerait Sochaux, le site PSA historique. Au contraire, le groupe a annoncé l’an dernier avoir investi 200M€ dans sa modernisation, et prétend utiliser Sochaux pour ses nouveaux modèles électriques. En revanche, il est vrai, mais c’est inévitable, que les nouvelles infrastructures sont pensées de façon beaucoup plus automatisées, donc probablement avec moins d’emplois local… A suivre, n’hésitez pas à nous envoyer toute info nouvelle!

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