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Photo de l'enseigne Tesla

L’agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a annoncé le lancement d’une enquête préliminaire contre le système de conduite assistée du fabricant de véhicules électriques Tesla après une série de onze accidents impliquant un des véhicules du groupe dirigé par Elon Musk. 

Cette enquête couvre la gamme complète de Tesla – Model S, X, Y et 3, la série d’accidents étant survenus durant l’utilisation du système AutoPilot à proximité de scènes de premiers secours. Des accidents ayant entraîné des blessures et même un décès. 

Sur la période s’étalant de 2014 à 2021, la NHTSA a dénombré pas moins de 11 accidents. Selon les premiers secours intervenant sur place, les véhicules de la marque Tesla auraient heurté un ou plusieurs véhicules impliqués dans les scènes concernées. Au total, 17 personnes auraient été blessées suite à ces chocs et une personne serait décédée.

Pourquoi cette enquête de la part de la NHTSA ?

La raison de cette enquête tient au fait que les voitures Tesla impliquées étaient à chaque fois “engagées soit dans le pilote automatique, soit dans le régulateur de vitesse conscient du trafic pendant l’approche des accidents”, selon le rapport des régulateurs de la sécurité américains. 

Un constat qui justifie que les systèmes Tesla soient évalués et testés afin de déterminer s’ils veillent bien à conserver le conducteur impliqué dans la conduite du véhicule lorsque l’AutoPilot est utilisé. 

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Outre les 11 accidents mentionnés précédemment, ce sont au total une trentaine d’accidents ayant impliqué un véhicule Tesla qui font l’objet d’une enquête de la NHTSA depuis 2016. Alors que Tesla a décidé de bannir l’usage de radars pour faire fonctionner son AutoPilot en utilisant uniquement des caméras, cette enquête et le jugement qui en découlera pourraient forcer le constructeur américain à renforcer les éléments de contrôle et de surveillance de son système d’assistance à la conduite.

Pour finir, la NHTSA rappelle au public “qu’aucun véhicule à moteur disponible dans le commerce aujourd’hui n’est capable de se conduire tout seul”. 

Que faut-il en penser ?

De manière générale, l’enthousiasme débordant et presque naïf qui entourait la conduite autonome il y a encore 2 ou 3 ans s’estompe progressivement. La difficulté de mise au point des systèmes d’analyse de l’environnement immédiat des véhicules, la complexité des situations de trafic en conditions réelles, ainsi que le cadre légal et les infrastructures souvent inadaptés, poussent les constructeurs à faire un pas de côté. Ils parlent alors d’assistances à la conduite, conservant toujours la responsabilité du conducteur.

Quelles conséquences directes pour la marque ? 

L’agence américaine de la sécurité routière demande à Tesla de remédier à un défaut d’épuisement de mémoire de l’ordinateur de bord, sur des véhicules produits entre 2012 et 2018, ce qui contraint Tesla à rappeler 158 000 voitures. 

C’est plus particulièrement le système d’info-divertissement (MCU) qui est concerné par ce rappel. En effet, la mémoire des ordinateurs de bord, notamment du MCU, a un cycle de vie limité, ce qui signifie que ce système risque de ne plus fonctionner correctement après un certain nombre de programmes. Il peut aussi causer des suppressions de cycles de mémoire… 

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Ainsi, le régulateur explique que “pendant la panne d’un MCU, l’écran devient noir et la caméra donnant la vue arrière, également caméra de secours, n’est plus disponible pour le conducteur. Si l’image n’est plus disponible, le risque d’accident augmente, ce qui peut potentiellement entraîner des blessures, voire un décès”

Un problème de taille qui intervient au moment où l’entreprise est en pleine ascension… 

Le groupe dirigé par Elon Musk a jusqu’au 27 janvier pour répondre. La demande de NHTSA est un casse-tête pour Tesla : 158 000 voitures représentent, par exemple, près de 32 % de toutes les voitures livrées par le constructeur en 2020.

Elle intervient, en outre, au moment où la société californienne est en pleine ascension boursière, alimentée par la présomption chez les marchés financiers que la technologie électrique constitue l’avenir à moyen terme de l’automobile.

La capitalisation boursière de Tesla était à 810 milliards de dollars (525 milliards d’euros) mercredi soir à Wall Street, soit près de 100 milliards de plus que Facebook. 

Une contradiction de la part de la NHTSA ? 

En octobre 2018, l’agence de sécurité routière américaine affirmait que les Tesla sont les voitures les plus sûres. Ainsi, au classement établi par la NHTSA, les Model 3, Model S et Model X occupaient désormais les trois premières places du “top 50 des voitures à bord desquelles vous avez le moins de risque d’être gravement blessés en cas d’accident”.

Tesla avait publié la même année, sur son blog officiel, deux études concernant la sécurité de ses véhicules. L’occasion pour la marque de préciser que les conducteurs des Tesla ont moins d’accidents que la moyenne.

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En effet, l’AutoPilot serait plus sûr que le conducteur humain, en attestent les sources en question. L’entreprise a déclaré qu’au cours du troisième trimestre 2018, elle enregistrait un accident tous les 5,37 millions de kilomètres (3.34 millions de miles) parcourus avec la technologie AutoPilot engagée.

En conduite manuelle, le rapport révèle qu’un accident intervient tous les 3,08 millions de kilomètres (1,92 million de miles). Voilà une donnée très favorable pour l’AutoPilot qui réduit bel et bien le nombre d’accidents par rapport à une conduite manuelle. 

Tesla en a également profité pour rappeler que, selon l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, il se produit en moyenne un accident tous les 792 000 km (environ). De quoi faire taire ses opposants et remettre en perspective les accusations auxquelles l’entreprise fait face !

Source : AFP

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2 commentaires

  1. 1) La conduite 100 % autonome n’existe pas encore, tesla ne s’en ai jamais caché.
    2) Tesla avec son autopilote a effectivement moins d’accident que les autres constructeurs à kilométrage équivalent.
    3) certains comportements stupides de conducteurs (allant dormir à l’arrière) augmente le risque d’accident très grave.
    Là ou tesla est totalement responsable, c’est sur le MCU défaillant. Tesla connaissait le problème mais ne l’a pas corrigé tout de suite, Tesla a fait la sourde oreille malgré les plaintes grandissantes des clients. Tesla ne doit pas se plaindre de rappeler 158 000 véhicules. Mais une panne de MCU n’empêche pas de conduire son véhicule puis de s’arrêter.

  2. Tesla n’avait pas une capitalisation boursière de 810 milliards de dollars mercredi soir mais de l’ordre de 680 milliards de dollars. Et aucun de ces 2 montants ne correspond à 525 milliards d’euros, le taux de change n’étant ni de 1,54 ni de 1,3.

    Attention aux biais dans les analyses statistiques : en première approche, on est tenté effectivement de conclure qu’un moindre nombre d’accidents par million de km parcourus lorsque l’autopilot est engagé indique une plus grande fiabilité de conduite de ce dernier par rapport à la conduite humaine. Mais où engage-t-on l’autopilot ? Sur autoroute. Là où justement, autopilot ou pas, les accidents sont bien moins nombreux dans l’absolu rapportés aux km parcourus que sur les autres types de voies (équivalents de nos nationales, départementales et rues en ville). Pour tirer une quelconque conclusion, il faut comparer avec et sans AP sur les mêmes types de voies, autoroutes en particulier. Je suis certain que le résultat sera favorable à l’autopilot, mais pas dans les proportions de l’analyse comparant choux et carottes que livre Tesla.

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